L’histoire et les propriétaires connus du Château de Lugagnac jusqu’à nos jours

Le « Château de Lugagnac », Lugaignac ou Luganhac, a appartenu jusqu’au XIVème siècle à une famille de ce nom. Au XVème siècle elle est la propriété d’une famille « Pellagrue ».

Il est situé sur la commune actuelle de « Pellegrue », Pellegrue est une Bastide anglaise du 13ème siècle.

La légende veut que le village, alors dénommé « TREMBLAVILLE », soit attaqué par des brigands ; les grues, alors en transhumance posées sur des points d’eau du village, affolées, réveillèrent par leurs cris les habitants et leur permirent ainsi de se défendre. En reconnaissance, le Seigneur de TREMBLAVILLE décida alors de donner au village le nom de PELLEGRUE – Pella : colline, grua :grue, dont le blason sera une grue tenant dans sa dextre une vigilance d’or qui n’est autre qu’une pierre qui, si elle vient à tomber, réveille la grue par sa chute.

Le « Château de Lugagnac » devient la propriété de la maison « du Puch » par le mariage de Pellegrin de Puch, damoiseau de la ville de Sauveterre de Guyenne, avec Demoiselle Jeanne de Pellagrue, fille de noble Pierre de Pellagrue, Escuyer, et de Jeanne de Valenx. Le contrat de mariage est du 25 Août 1474. Pellegrin de Puch meurt devant Gravelines – Guerre de cents ans , traité des Pyrénées – et laisse ses deux enfants sous la tutelle de Jean de Pellagrue, Chevalier et Seigneur d’Eymet. Leur oncle, Jean de Pellagrue, est leur curateur dans un titre du 26 Août 1499.

Le 23 Mai 1557, dans la Sénéchaussée du Bazadais, Videau de PUCH, Escuyer, est seigneur de la maison noble de « Luganhac », Juridiction de Pellegrue.

La maison des PUCH LUGAIGNAC vient aux DESTRAC – ou DESTERAC- par mariage. La maison DESTRAC de LUGAIGNAC porte le nom de PUCH en vertu d’une substitution. Jean de PUCH, Escuyer, Seigneur de Lugaignac, fils de N. DESTRAC et de Philippe de PUCH, épouse au XVII ème siècle Françoise de PICHARD, fille de Pierre de PICHARD, Escuyer, Sieur de SENTON, Capitaine de Castelmoron et de Gironde, qui « testa » le dernier Mai 1590 dans la maison noble de  LUGAIGNAC.

 

Au commencement du XVIIIème siècle, Messire Benjamin de PUCH DESTRAC, Capitaine de Cavalerie était seigneur de LUGAIGNAC.

Dans les archives répertoriées au cadastre de 1676, il est fait état des biens appartenant à «  Jean du PUICH DESTERACQ », Sieur de LUGAIGNAC. Ce cadastre, sur lequel figurent à l’époque les parcelles actuelles du Château de Lugagnac, a été authentifié.

Le Domaine devient au 19ème siècle un des crus principaux de la région, cela bien avant que les Appellations d’Origine Contrôlée existent. Le Château de Lugagnac est alors un « Cru Supérieur » de Bordeaux au même titre que de nombreux grands crus bordelais. Le Domaine produira qualitativement et quantitativement jusqu’à la Première Guerre Mondiale dont les conséquences seront notables sur les superficies en vignes exploitées et, bien évidemment, sur les volumes produits.

Cette maison reste la propriété de la famille de PUCH jusqu’en 1969, date à laquelle elle est cédée à la famille BON qui va s’appliquer à lui redonner vie.

Mylène et Maurice BON sont publicitaires parisiens avec la charge de dossier de communication du groupe Hennessy, les briquets et stylos Dupont, Citroën et bien d’autre…et passionnés par les vieilles pierres et l’histoire. Faire revivre LUGAGNAC et son patrimoine viticole, abandonné depuis la dernière guerre, est un défit qu’ils relèvent avec enthousiasme. Leurs activités parisiennes et leurs souhaits de ne voir en « LUGAGNAC » qu’une maison « de famille » va retarder le moment de découvrir que « le château de Lugagnac » figurait au « FERET » – la « Bible » des vins de Bordeaux – déjà en 1874, puis, de façon sporadique, en 1893, 1898, 1908, 1922, 1929, 1949 au titre du Comte de PUCH.

La forte envie de quitter Paris et de redonner au « Château de Lugagnac » son aura de «château viticole » déterminent leur décision de reconstituer le vignoble…la tâche est ambitieuse, il n’y a plus un pied de vignes en état de produire des vins de qualité sur la propriété, les installations techniques sont en ruines, tout est à faire !

Maurice Bon devient alors le directeur de communication du Groupe Hennessy jusqu’en 1989, d’où le partage d’une deuxième vie trépidante de publicitaire et de « jeune » viticulteur à mi-temps !

C’est aujourd’hui un vignoble dont la notoriété ne fait que s’accroître et dont le FERET – sur lequel il figure à nouveau sans interruption depuis 1982 – dit qu’elle est « citée en tête de sa commune et qu’elle n’a pas quitté cette première position jusqu’à ces jours ».

Tous les investissements réalisés actuellement sont orientés vers une qualité de production hors normes. Les travaux titanesques réalisés depuis quinze ans commencent à porter leurs fruits.

L’orientation technique du vignoble s’appuie sur l’expérience de production de grands vins dont bénéficie l’équipe actuelle.

 

 

N.B. les dénominations qui figurent sont empruntées aux époques concernées, la langue est alors « parlée » d’où la diversité des orthographes.