Histoire de « Lug »

Qui est « Lug » …. Dieu des Gaules :

LUG, l’une des rares divinités pan-celtiques, est le dieu primordial et suprême des Tuatha Dé Danann. Surnommé samildanach (le « polytechnicien ») ou lamfada (« au long bras »), il maîtrise tous les arts et toutes les techniques, il possède les pouvoirs de tous les autres dieux. Il est le fils de Cian et Eithne, mais est aussi apparenté aux Fomoires par son grand-père maternel Balor. Il est associé à la fête religieuse de Lugnasad.

L’importance de Lugos, *Lugus en Gaule et dans les régions anciennement celtes est attestée par un certain nombre de toponymes dont les plus connus sont Lugdunum (Lyon), Laon en France ou encore Legnica en Pologne actuelle.

Jules César, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, l’identifie au dieu latin Mercure et le présente comme le plus haut dieu gaulois. Le dieu qu’il honore le plus est Mercure ; ses statues sont les plus nombreuses, il le considère comme l’inventeur de tous les arts, il est pour eux le dieu qui indique la route à suivre, qui guide le voyageur, celui qui est le plus capable de faire gagner de l’argent et de protéger le commerce. Les historiens des religions, plutôt qu’une assimilation stricto sensu au Mercure romain, voient dans la description de ce Lugus Mercurius l’équivalent du Lug Samildanach mobilisateur des fonctions souveraines et artisanales.

Un autre de ses nombreux surnoms est lamfada « au long bras », comme le dieu indien Savitar, l’impulseur aux grands bras « qui assure à chacun sa place ». Cet épithète confirme l’universalité de ses pouvoirs. Il maîtrise la création, les échanges, la pensée et la beauté, c’est un magicien, un guerrier et un artisan qui peut aussi se montrer vindicatif et obscur.

Il possède une lance magique, arme mortelle à chaque coup mais qui sert aussi à l’adoubement royal, elle est inséparable du Chaudron du Dagda rempli de sang, il faut qu’elle y soit plongée pour éviter qu’elle ne détruise tout autour d’elle.Il se sert aussi d’une fronde redoutable. Pour les arts, il a une harpe qui joue de la musique toute seule, mais dont il sait se servir admirablement, elle peut endormir, faire pleurer ou rire.

Dieu magicien, il protège son camp en gesticulant d’un bras, sautant à cloche-pied et en fermant un œil. Georges Dumézil a tenté de faire un parallèle entre Lug et le dieu borgne scandinave Odin ou son corolaire védique Varuna, mais a finalement renoncé à cette comparaison pour le domaine celtique. La posture de Lug est une mimique rituelle, pas une mutilation. Philippe Jouët voit dans la posture « sur un pied, avec un œil et une main » un rite de l’année où Lug, Dioscure guérisseur, mime la mutilation du cycle qui s’achève.

Lug… Lugagnac, le lien ethymologique :

Le lien du principal dieu de Gaule avec ce qui est devenu Le Château de Lugagnac est lié à une complexe et riche histoire qu’a écrit l’homme depuis fort longtemps. Cette affiliation est évidente quand nous savons trouver des traces de résidence de l’homme sur le site de Lugagnac à l’âge de pierre. De nombreuses  pointes de flèches, pierres à découper en silex et traces de feux ont été découvertes lors de la restructuration du domaine, en cours depuis une trentaine d’années. La vie de l’homme à Lugagnac est présente depuis cette période, seule l’existence de la culture de la vigne est relativement récente avec l’invasion de la Gaule par l’armée de Rome qui apporte dans ses bagages les techniques modernes de nombreuses cultures, dont la vigne.

Bien avant que le Château existe en tant que tel à Lugagnac, ce site était donc vénéré par les gaules avec le dieu Lug, probablement par sa position géographique et par ses spécificités agricoles uniques.

De nombreuses traces et vestiges Gallo-romains ont été retrouvés autour du Château et une partie de ces découvertes sont visibles dans les chais actuels du domaine viticole.

Un équilibre exceptionnel des terres qui entourent le Château est également une explication rationnelle de cet attachement à un lieu où le dieu principal de la culture des Gaules pouvait donner partie de son nom.

Cette parenthèse très ancienne de l’histoire perdure avec le nom de Lugagnac ce qui laisse supposer que sous les fondations de l’actuel château l’on devrait trouver des vestiges de  constructions très anciennes.

Le château trouve ses origines au XIème siècle et a été modifié et réparé de nombreuses fois durant les 700 et quelques années qui se sont écoulées depuis sa construction, notamment lors d’un incendie qui aurait détruit une partie des toits vers le XIVème siècle.